Marque FAKE NEWS : des journalistes américains s’opposent à Trump
Le président américain Trump utilise très fréquemment l’expression « fake news » (plus de 1200 fois depuis son élection). L’expression est surtout employée pour discréditer les médias. Le président l’emploie à chaque fois qu’il n’aime pas ce que la presse dit de lui. L’ironie est que M. Trump est l’un des premiers à annoncer des informations non vérifiées, et à entretenir de contre-vérités.
Cette pratique n’est pas sans danger. En effet, depuis l’élection de Donald Trump, la confiance des Américains dans les médias est au plus bas. Une étude de la Knight Foundation/Gallup a ainsi révélé que « 40 % des Républicains considèrent que les informations vérifiées, qui donnent une image négative d’un politicien ou d’un groupe politique, devraient « toujours » être considérées comme des fake news. »
Pour lutter contre cette pratique, la section Floride de la Society of Professional Journalists (SPJ) a décidé de déposer la marque FAKE NEWS.
Un dépôt pour lutter contre les « FAKE NEWS »
La SPJ est une ancienne organisation de défense du journalisme aux Etats-Unis. En octobre 2019, elle a annoncé avoir déposé la marque FAKE NEWS. Le but poursuivi est celui d’empêcher le président d’utiliser ce terme au hasard. Pour l’occasion, la SPJ a réalisé une vidéo dans laquelle un journaliste explique les raisons de ce dépôt. La vidéo se termine sur un lien vers le site FakeNewsTM.com qui recense des conseils sur la façon de repérer les fausses informations. Le site explique aussi le travail de vérification réalisé par les journalistes.
En outre, à chaque usage incorrect de l’expression « FAKE NEWS », l’organisation enverra à Trump une lettre de mise en demeure. Le courrier indique ainsi que « le fait de se référer à des histoires factuelles qui sont critiques à l’égard de votre administration en tant que FAKE NEWS (marque en attente) est une contrefaçon de marque déposée ». La lettre ajoute également « l’usage abusif du terme FAKE NEWS a grandement désorienté le peuple américain et ébranlé sa confiance dans le journalisme qui est si vital pour notre démocratie ».
Marque FAKE NEWS : un dépôt satirique face à un danger réel
La SPJ est consciente que ce dépôt a peu de chances d’aboutir. L’organisation considère d’ailleurs que l’expression « FAKE NEWS » est générique et qu’elle ne peut être appropriée par une personne donnée via un dépôt de marque. Toutefois, tant que la marque FAKE NEWS sera examinée, la SPJ continuera d’envoyer des lettres de mise en demeure pour sanctionner les abus de langage.
L’objectif principal de ce dépôt est de faire réagir le public. La représentante de la SPJ a d’ailleurs indiqué que : « ce que nous espérons, c’est que cette idée sera suffisamment scandaleuse pour amener les gens à s’arrêter et à réfléchir à ce qu’est une fausse nouvelle et à ce qu’elle signifie pour eux ».
A ce stade, on ignore comment l’Office américain des marques (USPTO) réagira. Mais il s’agit essentiellement d’une nouvelle tactique de défense de la part d’une profession attaquée. La Maison Blanche n’a pas souhaité réagir à cette nouvelle. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que le président américain est confronté à une marque satirique : affaire GRABBA THE TRUMP.