La marque Causette sort de la tourmente
En liquidation judiciaire depuis le 9 janvier 2018, le magazine féminin Causette a finalement trouvé un repreneur, après avoir traversé un épisode compliqué au sujet de sa marque.
Gregory Lassus-Debat, un des cofondateurs du journal Causette, sollicitait des royalties à hauteur de 100 000 euros par an pour l’usage de la marque CAUSETTE, qui n’appartient pas à la société exploitant le magazine (les éditions Gynéthic). Cela menaçait la reprise du magazine et le futur de ses salariés. Ces derniers ont déposé plainte pour abus de bien social et recel d’abus de bien social contre le gérant. Zoom sur cette affaire.
Causette, la marque au centre de la reprise du magazine
A l’origine, la marque CAUSETTE a été déposée au nom des éditions Gynéthic par les deux confondateurs du journal. Jusqu’ici, tout allait bien. Mais en 2011, la marque a été cédée à M. Lassus-Debat, qui en est donc devenu propriétaire à titre personnel. Puis en 2015, la marque est à nouveau cédée, cette fois à la société Lou Medias Invest, une SASU dont l’unique associé est… M. Lassus-Debat.
A l’approche de la reprise, ce dernier aurait demandé au futur repreneur le versement de 100 000 € de royalties par an pendant 3 ans, puis 3% du chiffre d’affaires annuel réalisé par le magazine. Largement de quoi rebuter les candidats à la reprise des éditions Gynéthic et du magazine Causette.
Sa demande bloquait la reprise : la société risquait la liquidation judiciaire définitive et ses salariés d’être licenciés.
A suivi toute une polémique médiatisée au sujet de la bonne ou mauvaise foi de M. Lassus-Debat, sur laquelle il n’est pas question de se prononcer ici. On peut seulement s’interroger sur la légalité intrinsèque de la première cession de la marque au profit du dirigeant : s’agissant d’un actif de la société, il paraît difficilement justifiable qu’elle ait été cédée à son gérant, a fortiori si le prix de la cession n’était pas en accord avec sa valeur réelle (valeur semble-t-il élevée, selon M. Lassus-Debat, qui demande tout de même des sommes annuelles conséquentes pour la poursuite de son exploitation).
Epilogue de l’affaire Causette
Mardi 13 février, le magazine Causette a vécu un tournant. Un accord a été conclu au tribunal de commerce entre Lou Media Invest et le groupe Hildegarde, propriétaire des magazines Le Film français et Première.
Selon les termes de l’accord, Lou Media Invest aurait finalement accepté de céder intégralement la marque CAUSETTE au groupe Hildegarde, qui reprendrait les éditions Gynéthic, et 14 salariés sur 18 conserveraient leurs postes.
Le 7 mars 2018, le tribunal de commerce a validé définitivement la reprise du journal, dont le nouveau numéro est sorti aujourd’hui ! Longue vie à Causette !